Avec Françoise Pelenc, l’analogie est sans ambiguïté entre le tressage des fils de soie noire et le travail de la femme africaine appliquée à la coiffure. Analogie esthétique sans doute, mais non sans arrière-pensée culturelle : communications entre femmes. Équivalences des valeurs plastiques et sensorielles. Au delà de l’analogie des “sujets”, de l’extrême communion de pensée entre ces deux valeurs culturelles, j’ai aimé me laisser prendre par le travail de Françoise Pelenc, me sentir fil parmi les fils, enroulé, noué à ce minutieux tressage destiné à !a parure. Car il s’agit en quelque sorte de fétiches : une inclusion de soi par le regard dans le parcours des fibres, au fil du temps. Le temps véritable de l’art de Françoise Pelenc c’est me semble-t-il, avant tout le plaisir silencieux à enrouler quelques instants de rouge vif ou de bleu brillant autour des cheveux noirs d’une idole de soi.
René Schlosser
Revue Textile/Art n°6 Hiver 1983